Avant de vous lancer dans des travaux de construction ou d’aménagement, il est essentiel de savoir si vous devez obtenir un permis de construire pour votre projet. En effet, cette formalité administrative est obligatoire dans certains cas, et son absence peut entraîner des sanctions importantes. Dans cet article, nous vous expliquons les situations où la demande de permis de construire est incontournable.
Cas n°1 : les constructions neuves
Pour toute construction neuve, quelle que soit sa nature (maison individuelle, immeuble collectif, local commercial…), il est impératif de demander un permis de construire. Cette obligation concerne aussi bien les constructions en dur que celles réalisées avec des matériaux légers comme le bois ou les conteneurs maritimes aménagés.
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Seuil de surface de plancher et emprise au sol
Notez toutefois que des exceptions sont possibles pour les petites constructions :
- Lorsque la surface de plancher totale créée est inférieure à 5 mètres carrés, aucune démarche administrative n’est nécessaire.
- Si la surface de plancher ou l’emprise au sol de la construction est comprise entre 5 et 20 mètres carrés, une déclaration préalable suffit.
Au-delà de ces seuils, le permis de construire est obligatoire.
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Cas n°2 : les extensions de bâtiment
En cas d’extension ou d’agrandissement d’une construction existante, il est également nécessaire de demander un permis de construire. Ce dernier sera requis pour les travaux ayant pour effet d’augmenter la surface de plancher ou l’emprise au sol de plus de 20 mètres carrés.
Toutefois, si votre projet se situe en zone urbaine d’une commune couverte par un Plan Local d’Urbanisme (PLU) ou un document équivalent, vous pouvez bénéficier d’un seuil relevé à 40 m². Attention néanmoins, dans ce cas précis, si l’extension cumulée avec la surface initiale du bâtiment dépasse 150 m², un permis de construire devient indispensable.
Cas n°3 : les travaux modifiant l’aspect extérieur d’un bâtiment
Il est parfois obligatoire de solliciter un permis de construire pour des travaux de rénovation ou de modification de l’aspect extérieur d’un bâtiment, même s’ils ne concernent pas sa structure. Cette obligation s’applique notamment :
- Lorsque les travaux entraînent un changement de destination du local sans création de surface supplémentaire. Par exemple, transformer un garage en salle de séjour demande un permis de construire.
- Si les travaux modifient le volume du bâtiment ou créent une ouverture sur un mur extérieur, tels que l’ajout d’une fenêtre, l’élargissement d’une porte ou la création d’un balcon.
- Concernant la façade, les travaux de ravalement nécessitant l’utilisation de matériaux différents rendent nécessaire une demande de permis de construire, sauf si ces travaux sont imposés par un arrêté préfectoral pour des raisons esthétiques ou de sécurité.
Cas n°4 : les aménagements extérieurs soumis à autorisation
Pour certains aménagements extérieurs, le recours au permis de construire est également nécessaire. Voici quelques exemples de projets concernés :
- La construction ou l’agrandissement d’une piscine dont le bassin a une superficie supérieure à 10 mètres carrés et nécessitant la mise en place d’un abri dont la hauteur dépasse 1,80 mètre.
- L’aménagement d’une aire de stationnement sur un terrain attenant à un bâtiment.
- La réalisation d’un ouvrage de clôture dans certaines zones spécifiques (zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager, secteurs sauvegardés…).
Le processus de demande de permis de construire
Une fois que vous avez déterminé que votre projet nécessite un permis de construire, il convient de respecter les démarches administratives en vigueur. La demande se fait auprès de la mairie de la commune où se situe le terrain concerné. Le dossier doit comprendre un formulaire Cerfa spécifique (13406*6 pour une maison individuelle et ses annexes ou 13409*6 pour les autres constructions), ainsi que des pièces complémentaires.
Le délai d’instruction de la demande varie généralement entre deux et trois mois, selon la nature du projet et la commune concernée. Une fois la demande acceptée, le pétitionnaire peut entamer les travaux dans un délai maximal de deux ans suivant l’obtention du permis de construire.
En cas de demande rejetée
Si votre demande de permis de construire est rejetée, vous avez la possibilité de déposer un nouveau dossier amélioré auprès de la mairie, ou de contester le refus en saisissant le tribunal administratif dans un délai maximum de deux mois à compter de la notification de la décision.
Il est donc primordial de bien identifier si votre projet nécessite un permis de construire et de respecter scrupuleusement les démarches prévues par la loi. Ne pas le faire vous expose à des sanctions financières pouvant aller jusqu’à 300 000 euros, voire à une obligation de démolir les travaux entrepris.