Comment une usine présentée comme un symbole de construction hors site et de bâtiments modulaires bas carbone près de Rennes peut-elle finir en liquidation judiciaire ? C’est le scénario vécu par Mayers, fabricant de modules 3D en bois, filiale du Groupe Réalités, lui-même en redressement judiciaire depuis février 2025.
Ce qu’il faut retenir
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- Mayers est placé en liquidation judiciaire après avoir livré un chantier majeur en modules 3D.
- L’usine de La Janais visait une production industrialisée de bâtiments biosourcés.
- La crise immobilière a bloqué toute issue, selon l’entreprise.
- Environ 60 salariés se retrouvent sans emploi (sur un pic à 150).
Une fermeture après un chantier vitrine à Rennes
L’annonce tombe juste après la pose du dernier des 481 modules 3D de la résidence étudiante Constellation, sur le campus de Rennes School of Business. Présenté comme l’un des chantiers hors site les plus importants de France, ce projet devait illustrer l’essor d’une construction industrialisée, rapide et plus propre. Dans un message publié sur LinkedIn, l’entreprise explique que « la crise à laquelle le secteur de l’immobilier est aujourd’hui confrontée » n’a pas permis de « trouver une porte de sortie par le haut ».
Une usine implantée sur un ancien site PSA
Créée en 2022 sous le nom Réalités BuildTech, Mayers s’était installée à La Janais, à Chartres-de-Bretagne ( Ille-et-Vilaine ), sur une partie de l’ancienne usine PSA où une vingtaine de modèles automobiles ont été produits. Pour Rennes Métropole, le site devenait la vitrine d’une industrie décarbonée appelée à compter dans le paysage local.
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Industrialiser la construction, une promesse stoppée net
Sur 14 000 m², l’usine se voulait ultramoderne, avec une capacité annoncée de trois modules de 18 m² de surface habitable par jour. Lors de l’inauguration du 16 mai 2023, organisée en grande pompe, figuraient notamment l’ancien ministre Arnaud Montebourg et Dominique Florack, honoraris chairman R&D de Dassault Systèmes.
Le rêve d’une “licorne bas carbone” rattrapé par la crise
À l’époque, Yoann Choin-Joubert, P-DG du Groupe Réalités, défendait une ambition : faire de Mayers une « licorne de la construction bas carbone » sur un marché jugé prometteur. Son pari reposait sur l’intégration de la construction pour réduire les coûts et limiter les malfaçons via l’industrialisation, en proposant aux collectivités des solutions immobilières complètes (résidences gérées, sports et loisirs, prévention et santé, restauration…).
Un impact social immédiat
Le projet s’arrête brutalement : Mayers, qui a compté jusqu’à 150 salariés, ferme ses portes et laisse une soixantaine de personnes sans emploi. Une fin abrupte pour une usine qui, hier encore, incarnait la modernisation d’un secteur en quête de nouveaux modèles.
